Fils bâtard du duc Charles de Bourbon, Louis de Bourbon devient seigneur de Valognes après son mariage, en 1465, avec Jeanne de France, fille naturelle du roi Louis XI. Officier fidèle et vaillant militaire, il est promu en 1466 au rang d’Amiral de France. Il parvient en 1468 à pacifier la Normandie, en battant les troupes coalisées du duc de Berry et du duc de Bretagne, lors de la guerre dite « du Bien Public ». Louis XI lui octroie en récompense l’un des premiers colliers de l’Ordre de Saint-Michel, institué au Mont-Saint-Michel en août 1469.
Diplomate actif, il intervient pour le roi dans les affaires d’Angleterre, des Flandres et de Bourgogne. C’est à ce titre qu’il héberge à Valognes, durant l’été 1470, le comte de Warwick, le célèbre « faiseur de Rois » de la guerre des Deux Roses, ainsi que le duc de Clarence et sa nombreuse suite. L’Amiral de Bourbon a visiblement développé un attachement particulier pour le Cotentin. On le voit s’efforcer d’y acquérir de nouveaux domaines et initier le développement du port de Saint-Vaast, en y défendant le premier projet raisonné de mise en défense du havre et de la ville. A Valognes, où il possède sa principale demeure, il contribue à la modernisation des défenses du château et il soutient par ses donations l’établissement d’un couvent de frères cordeliers.
Le fait que Louis de Bourbon ait choisi, après sa mort survenue en 1487, de se faire inhumer chez les cordeliers de Valognes confirme bien son attachement pour la ville. Malheureusement endommagé par les Huguenots en 1562, puis démoli à la Révolution, son tombeau ne nous est plus connu aujourd’hui que par un unique dessin du XVIIe siècle, conservé à la Bibliothèque nationale de France.