Jean-Louis Pontas du Méril est né à Cherbourg le 1er mars 1753. Médecin (diplômé à Caen en 1775), voltairien et fortuné, il figure à la fin du XVIIIe siècle parmi les membres de la loge maçonnique « L’Union militaire » fondée à Valognes le 31 décembre 1786. Échevin de la ville, il devient officier municipal en 1789 et sera sous la Révolution le premier président de la société locale des Amis de la Constitution. Élu à la tête du district en 1790, conseiller général en 1792, il est toutefois inquiété sous la Terreur et, tout en restant caché à Valognes, se fait passer pour émigré. Acquéreur de biens d’églises, il fut maire de Valognes de 1807 à 1813 et de 1817 à 1826. Jean-Louis Pontas du Méril était, de par son mariage avec l’une des filles du bailli Ango, l’oncle de Jules Barbey d’Aurevilly, qu’il hébergea adolescent dans sa demeure valognaise de la rue de l’église (Hôtel Pontas-Duméril).
La forte personnalité de cet « esprit hardi et vigoureux » aurait inspiré à l’écrivain la figure du docteur Torty de sa nouvelle Le Bonheur dans le Crime. L’esprit du jeune Jules Barbey s’éveille aussi au contact de ses cousins, les enfants du docteur du Méril. Tandis qu’Edelestand (1801-1871), paléographe, auteur de travaux précurseurs sur la langue noroise et le patois normand, lui a « ouvert le cerveau et y a fait tomber les premières pensées », sa cousine Ernestine (1803-1832) lui inspira ses premiers émois amoureux à l’âge de treize ans.
Jean-Louis Pontas du Méril décède à Valognes le 26 mars 1826, à l’âge de 73 ans