Né le 14 février 1903 à Lunéville en Lorraine, Henri Cornat fait ses études au collège puis à l’Institut Électrotechnique de Nancy. Jeune diplômé, il vient s’établir à Valognes en 1927, suite à sa nomination à la direction de la Société d’Électricité du Cotentin. Ancien engagé volontaire dans l’armée de l’air, il est mobilisé en septembre 1939 comme lieutenant d’aviation, puis démobilisé le 31 juillet 1940, après la débâcle de l’armée française. En 1941, suite à la démission d’Auguste Poutas-Larue, il est nommé maire de Valognes par le gouvernement de Vichy.
Tout en suivant les injonctions des occupants, il s’efforce d’aider au mieux ses concitoyens et mène dans le même temps des opérations clandestines pour la Résistance. Sa connaissance de la langue allemande lui aurait permis, durant ces années d’occupation, « de sauver bien des vies » (E. Ingouf). Lors des bombardements de la Libération, Henri Cornat est constamment présent auprès de la population ; il se signale au cœur de la tourmente par son courage dans le soutien apporté aux sinistrés.
Il démissionne à la Libération mais – sans même faire acte de candidature – est élu conseiller municipal quelques mois plus tard, et redevient maire en 1953. Il sera à ce titre l’un des principaux acteurs de la reconstruction de la ville, largement détruite par les bombardements alliés de juin 1944. En septembre 1945, il est élu Conseiller général du département de la Manche, et devient Président du Conseil général deux ans plus tard. En décembre 1952 (puis en 1955, 1959 et 1965) il obtient également un mandat de Sénateur.
Henri Cornat est honoré de la croix de guerre avec étoile d’argent pour son rôle en tant qu' »officier de renseignement de première valeur » et pour avoir fourni aux alliés des informations sur les implantations militaires allemandes de la presqu’île. Il reçoit en outre, en 1948, les insignes de Chevalier de la légion d’Honneur pour faits de résistance. Henri Cornat meurt à Valognes le 16 juin 1968.