Félix Vicq d’Azyr est né à Valognes en 1748, d’un père médecin, dans une ville alors réputée pour la qualité de ses praticiens. Poussé à étudier la médecine (il aurait préféré le séminaire), il rejoint en 1756 la ville de Paris, où il se spécialise dans l’étude de l’anatomie comparée. En 1773 il commence à enseigner cette discipline innovante, et devient le contributeur en ce domaine de l’Encyclopédie. En 1775 il est envoyé dans le Midi de la France pour combattre une épidémie d’épizootie et développe des connaissances neuves en matière de propagation des maladies contagieuses. Membre depuis 1774 de l’Académie des Sciences et de la faculté de médecine de Paris, il est nommé à son retour secrétaire perpétuel de la Société royale de Médecine. Il livre alors plusieurs publications remarquées, touchant aussi bien au cri des animaux sauvages, à l’incubation des œufs ou aux testicules des canards, qu’à la locomotion humaine. Il devient également professeur d’anatomie comparée à l’École royale vétérinaire d’Alfort, et surintendant des épidémies.
Ses études postérieures sur le cerveau humain ont marqué un jalon déterminant de l’évolution des sciences. En tant qu’épidémiologiste, il milite en faveur de l’éloignement des cimetières hors des centres urbains, une politique sanitaire qui fut rapidement mise en œuvre par l’ordonnance royale du 10 mars 1776. Loué pour la qualité littéraire de ses écrits, il est reçu en 1788 parmi les membres de l’Académie française, sur le fauteuil laissé vacant par la mort de Buffon. Encore actif durant les premières années de la Révolution, il devient alors le médecin particulier et le confident de la reine Marie-Antoinette. Durant la Terreur, après les massacres de septembre 1793, il se réfugie à Valognes mais rejoint rapidement Paris après la mort du roi. Profondément affecté par la violence des évènements, il y trouve la mort le 20 juin 1794.